En France, l’éducation se trouve à la veille d’un grand changement. Des groupes de travail, des propositions et des initiatives, de plus en plus nombreux, contribuent aujourd’hui à la création de l’école innovante.
L’école innovante, nouveau fer de lance du gouvernement
Début novembre, François Hollande a lancé le « Plan pour le numérique à l’école », qui fait preuve d’un réel désir de modernisation de l’éducation scolaire . Ce plan numérique, dont la mise en place devrait débuter à la rentrée 2015/2016, verra les élèves de nos établissements scolaires s’initier au codage informatique .
La publication de deux rapports soutienne ce plan gouvernemental . Le premier rapport, intitulé « Jules Ferry 3.0 », rédigé par le Conseil National du Numérique (CNNum), qui liste les actions à entreprendre pour développer et enseigner la culture numérique dans les écoles et vise également à modifier les pratiques éducatives en intégrant les nouvelles technologies . Le deuxième rapport provient du Conseil National de l’Innovation (CNIRE) « pour une école innovante ». Cet organisme, créé le 19 avril 2013, s’est donné pour objectif de dynamiser la création d’une politique publique de réussite éducative .
La prise en compte d’innovations disruptives telles que les MOOCS illustre la capacité du gouvernement à envisager les nouvelles manières d’ enseigner à distance .
La place de la robotique dans l’école innovante
Un des points clés du rapport « Pour une école innovante » est la mise en valeur de toutes personnes engagées dans des actions innovantes. Ces personnes peuvent être les enseignants mais aussi des groupes de projet tels que l’équipe de recherche Flowers de l’INRIA (Institut National de Recherche en Informatique et en Automatique) qui a récemment mis au point en collaboration avec des enseignants un module pédagogique baptisé IniRobot . Ce module est une séquence d’activités pédagogiques dont le but est la découverte de la robotique et de la programmation à l’école primaire, particulièrement dans le contexte des activités périscolaires. La plateforme robotique choisie pour ce module est le robot mobile éducatif Thymio II, qui par sa petite taille, ses outils de programmation visuelle open-source Aseba et ses nombreuses LEDs colorées, en font un outil d’apprentissage idéal pour les enfants !
L’équipe de recherche Flowers, dirigée par Pierre-Yves Oudeyer , met au point et étudie les mécanismes qui permettent aux robots l’apprentissage de nouveaux savoir-faire afin de leur donner la capacité d’interagir dans notre environnement physique et social aux changements constants.
Pour Didier Roy, chercheur en optimisation des apprentissages et en médiation de la robotique et professeur de mathématique faisant parti de l’équipe Flowers, « L’initiation à la robotique contribue à la lutte contre l’échec scolaire. Elle suscite une pédagogie de projet, change le cadre d’enseignement en le rendant plus souple, moins stigmatisant, particulièrement pour les élèves en difficulté. Sa démarche de recherche active, son ouverture au débat, sont autant d’atouts pour faciliter l’expression d’élèves en rupture d’un cadre scolaire traditionnel et qui leur est mal adapté. »
Il poursuit : « Cet enseignement de la robotique, et plus largement de l’informatique, est devenu indispensable dans une société où le numérique est à la fois si présent et si peu compris, où la technologie sépare les humains en deux catégories ; celles et ceux qui l’utilisent en connaissant les bénéfices mais également les pièges, qui saisissent les fondements essentiels de la pensée informatique . Et les autres. »
Le dernier projet de l’équipe Flowers est Poppy , le premier robot humanoïde au monde à être la fois open-source et imprimé en 3D . Ce robot semble prendre le même chemin que le Thymio II et le module IniRobot, mais cette fois à destination d’élèves plus âgés (niveau lycée et au-delà).