Dordogne : mais que fait un robot à Lascaux ?
Un nouvel arrivant a récemment fait son apparition au Centre international de l’art pariétal de Montignac.
Le robot Heasy, créé par la société lyonnaise Hease Robotics, a fait son entrée comme médiateur culturel ! Il évolue dans la galerie de l’Imaginaire au centre Lascaux 4 (Montignac en Dordogne) et a été programmé par les ingénieurs de Génération Robots, en partenariat avec la société Aquitem, le laboratoire IRGO et avec le soutient de la région Nouvelle-Aquitaine, pour accueillir et échanger avec les visiteurs.
Heasy pose des questions aux visiteurs, qui doivent aller chercher les réponses dans l’exposition. Ce robot 100% made in France s’exprime par des bruitages qui évoque les vieilles consoles de jeux. Les yeux de Heasy, en changeant de forme, en font un robot très expressif !
Derrière ce projet, les différents partenaires souhaitaient tester la réelle pertinence d’un robot en tant qu’objet connecté évolué dans le contexte du tourisme de demain.
La société de tourisme Sémitour Périgord, qui gère le site, a profité d’un appel à projets tourisme innovant de la Région Nouvelle-Aquitaine. Comme il l’explique dans la vidéo ci-dessous, André Barbé, le directeur de Sémitour Périgord, croit en l’importance de nouveaux moyens pour intéresser les enfants aux visites culturelles.
Depuis le 9 juillet, Lascaux 4 teste un robot d’accueil dans la salle d’art contemporain. Il permet aux enfants d’apprécier cet espace de manière ludique. Installé dans le cadre d’un appel à projet de la Région pour le tourisme innovant, il permet aussi à des enseignants chercheurs d’étudier le comportement des visiteurs. (SUD OUEST)
Le projet est porté par Sémitour (exploitant de Lascaux 4), en partenariat avec Aquitem (analyse de données pour optimiser l’expérience des visiteurs), Génération Robots et le laboratoire IRGO (recherche en marketing).
Les sites gérés par la société d’économie mixte Sémitour font de plus en plus appel aux innovations technologiques afin de capter un public plus large, c’est notamment le cas du centre international de l’art pariétal (alias Lascaux 4), qui demeure le site touristique le plus visitée de Dordogne.
Sur le site de Lascaux, on se pose de très nombreuses questions sur nos origines, en remontant jusqu’à la préhistoire, mais pas que ! Cette grotte ornée il y a près de 20 000 ans par notre ancêtre direct, homo sapiens, raconte également la genèse de l’art. La dernière partie de la visite du Centre International de l’Art Pariétal est justement dédiée à ce sujet.
Deux ans et demi après son ouverture fin 2016, le fac similé de Lascaux IV fête son millionième visiteur. Le site classé par l’UNESCO accueille 400 000 personnes par an. Le musée doit s’adapter à cette forte affluence.
Une organisation bien calibrée
Chaque année, ce sont 400 000 touristes qui s’émerveillent devant la reproduction de la grotte, affectueusement surnommée la chapelle Sixtine de l’art pariétal. A l’intérieur, les visites guidées semblent s’enchaîner à un rythme effréné, mais pour les visiteurs, aucun sentiment de devoir se dépêcher. Après deux ans et demi d’exploitation, l’organisation de Lascaux 4 s’est bien rodée :
Notre objectif principal est d’offrir un maximum de confort aux visiteurs, confirme Francis Doucet, le nouveau directeur du site. Nous essayons de faire en sorte qu’ils aient le temps de s’imprégner de ces lieux, tout en assurant un roulement relativement rapide pour limiter l’attente.
Avec le temps et les retours d’expérience, de nouveaux formats de visite sont apparus : pour s’adapter aux tour-opérateurs, des visites plus courtes sont proposées à la demande. A l’inverse, pour les visiteurs récurrents qui souhaiteraient approfondir leur découverte de Lascaux, des visites plus longues sont possibles en fin de journée.
Toujours à la pointe de la technologie
Dès son ouverture, Lascaux 4 s’est placé à la pointe des nouveaux usages touristiques. La fin de la visite, toute en tablettes tactiles, réalité augmentée et interactivité, illustrait bien cet aspect du musée. Pour pousser un peu plus loin l’expérience numérique, il a été décidé d’installer un robot humanoïde dans la salle de l’imaginaire, une pièce qui met en parallèle l’art des premiers hommes et l’art contemporain. Pendant l’été 2019, les visiteurs ont pu résoudre les énigmes posées par le robot Heasy.
Heasy est une interface qui aidera nos médiateurs culturels à rendre la visite plus ludique, notamment pour les enfants, explique Matthieu Lassimouillas, coordinateur marketing. C’est aussi un moyen de rendre plus attractive cette pièce, oubliée par beaucoup de visiteurs.
Dordogne : le Centre International de l’Art Pariétal de Montignac-Lascaux expérimente un robot d’accueil
Un robot d’accueil, créé par les lyonnais Hease Robotics et embarquant une application sur-mesure développée par Génération Robots, est en phase d’expérimentation au Centre International de l’Art Pariétal de Montignac-Lascaux. Heasy, comme l’ont baptisé ses concepteurs français, propose des quiz aux enfants sur le thème de l’art, afin de susciter leur intérêt.
Ce robot de service mesure 1,70 mètre et ses bruitages ne sont pas sans rappeler ceux du célèbre robot R2D2.
Heasy est aussi destiné aux enfants
Heasy a pris ses quartiers dans la galerie de l’imaginaire, une salle constellée de 90 écrans, où les visiteurs explore les liens entre différentes œuvres artistiques depuis la préhistoire jusqu’à nos jours.
Le robot d’accueil, qui intègre un grand écran tactile sur son ventre, a pour vocation d’accueillir les enfants en leur proposant des quiz. « Il y a une série de questions que l’on pose avec différentes propositions explique Matthieu Lassimouillas, coordinateur marketing à Lascaux. Les enfants doivent chercher les réponses sur les écrans installés dans la salle. L’objectif principal sera d’observer à terme l’impact d’un robot d’accueil sur le comportement des visiteurs ».
Intéresser les plus jeunes à l’art
« Ce robot n’a pas vocation à remplacer les médiateurs humains qui assurent les visites et renseignent les visiteurs » précise André Barbé, le Directeur Général de la Sémitour, qui gère de nombreux sites touristiques dans le département dont Lascaux.
« Ce robot va permettre une relation entre les visiteurs et les œuvres qui sont présentées ici explique-t-il. Cette galerie de l’imaginaire est très importante, c’est le lien entre l’art pariétal et l’art contemporain.
Pour les enfants qui pourraient avoir des blocages avec les œuvres, ce lien peut se faire sous forme d’un jeu. Et rien de mieux qu’un robot; ce n’est pas les parents, ce n’est pas un médiateur, personne n’impose cette relation-là. L’enfant y va naturellement et a envie de jouer avec le robot. Et c’est de ce jeu qu’on espère une relation plus profonde ».
Mesurer la réussite de l’expérimentation
Plusieurs objectifs ont été mis en place afin d’évaluer le succès de cette expérience.
- Objectif 1 : augmenter la fréquentation de la galerie de l’imaginaire
- Objectif 2 : améliorer l’expérience des visiteurs
- Objectif 3 : améliorer l’expérience des médiateurs culturels
- Objectif 4 : renforcer l’image moderne et innovante du site de Lascaux 4
Les applications embarquées par le robot Heasy permettent notamment de récupérer ces données, à travers des questionnaires et de l’analyse données, à laquelle les opérateurs du robot pourront accéder via le back office.
Une partie de l’étude s’appuiera sur l’analyse des comportements des visiteurs, données captées par le compagnon de visite. Ces données sont analysées et apparaissent dans le CMS de l’application en temps réel.
Transformer Heasy en médiateur culturel
Hease Robotics a prévu pour son robot un CMS accessible dès que l’ordinateur et le robot sont connectés sur le même réseau. Cet outil permet aux développeurs d’ajouter leurs propres applications (codées pour l’essentielles en JavaScript et en HTML).
Pour transformer le robot Heasy en médiateur culturel, Génération Robots a décidé d’utiliser les capteurs et fonctionnalités suivantes :
- Le scanner de QRcode
- Obtention des images de la caméra frontale
- Détection d’un clic sur la tablette
- Enregistrement des données dans le CMS développé par Hease Robotics
Un accent mis sur l’interaction et l’émotion
Afin de renforcer l’impression d’interaction avec le robot Heasy, les ingénieurs de Génération Robots ont ajouté un ensemble de « réactions » que le robot lance lorsqu’il détecte certains comportements des visiteurs. Par exemple :
- Si le visiteur penche la tête, le robot Heasy inclinera la sienne de manière similaire (mais pas trop !)
- De même, si le visiteur se déplace, le robot le suivra afin de continuer le quiz
Ce type de comportements est important dans la robotique de service, car il améliore l’expérience utilisateur avec le robot, en poussant l’interaction un cran plus loin.
Une expérimentation de deux mois
Heasy le robot va être testé pendant quatre mois à Lascaux. Si l’expérience s’avère concluante, le Centre International de l’Art Pariétal pourrait en acheter un dès la saison prochaine.